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ARTICLE MAI 2019

paru dans le magazine "30 JOURS BLAISOIS"

Séance d'échauffement

Chers lecteurs, qui que vous soyez, je vous prête quelques instants ma baguette magique et… je vous invite à rêver à ce que vous feriez comme travail, là, maintenant, tout de suite, si tout était possible! Prenez quelques instants. Vous y êtes? Que ressentez-vous d’emblée?

  • Ça vous donne envie de rire? 

  • Vos yeux pétillent?

  • Ça vous rend triste?

  • Vous avez la tête vide?

  • Ça fuse dans tous les sens?

Quelle est votre toute première pensée?

  • Je ne sais pas trop.

  • J’ai toujours rêvé de…

  • C’est trop tard de toute façon.

  • Ce serait trop compliqué, ma famille ne comprendrait pas.

  • On peut toujours rêver !

 

Souvent, parler « travail » ou « changement de travail » laisse perplexe, comme si nous étions condamnés à perpétuité à devoir travailler sans plaisir. Ceci me rappelle le jour où j’ai parlé de « zone de confort » à un papa concernant l’orientation de sa fille ; il m’a rapidement reprise en me remerciant d’abord de veiller au confort de son enfant et en tenant à me rappeler que le travail n’est pas une partie de plaisir et qu’il faut avoir cette réalité en tête.

Ce monsieur a raison chers lecteurs, le travail n’est pas un rêve : c’est une réalité. Toutefois, face à toute réalité qui s’impose à nous et que nous ne pouvons éviter, nous pouvons faire en sorte de choisir la façon dont nous voulons la vivre.

Quelques voix viennent soudain chatouiller mes oreilles et je crois entendre : « Facile à dire!».

Détrompez-vous, pas si facile à dire que ça! Combien d’entre vous qui me lisez sont d’accord avec moi, combien sont sceptiques, combien ont envie d’y croire et combien aimeraient y croire si…?

 

Donc, toujours avec l’aide de ma baguette magique, réfléchissez à la façon dont vous vivez votre travail…puis laissez-vous aller à imaginer la façon idéale dont vous aimeriez le vivre …rapprochez les deux cheminements et comparez.

Quel constat faites-vous?

  • Je ne sais pas faire le grand écart…au secours!

  • Pour rien au monde je ne changerai de travail…

  • Mon GPS est en panne et je me suis perdue!

  • Rêver ça fait du bien…

  • En tout cas, ma famille dit que je suis vraiment fait(e) pour ce métier!

Mis à part celles et ceux qui « pour rien au monde, ne changeraient de travail », comment imaginez-vous la suite?

  • Réussir le grand écart ou le réduire?

  • Réparer votre GPS ou trouver votre chemin, celui qui vous ressemble?

  • Continuer de rêver ou faire de votre travail un travail rêvé?

  • Laisser votre famille décider pour vous ou décider de vous affirmer?

 

Evidemment, j’ai bien en tête les situations où l’urgence est de trouver un job, peu importe lequel à partir du moment où l’argent entre un peu dans le porte-monnaie, je ferais mieux de dire, où l’argent fait un passage éclair dans le porte-monnaie…pire, sur le compte en banque, comme ça on ne le voit même pas. Bien sûr que dans cette situation on ne pense pas à trouver le travail idéal, mais un travail tout court. Toutefois, le vécu de la situation peut être « allégé » si, malgré l’urgence et parce que vous savez ce qui est bon pour vous, vous ciblez des emplois qui vous correspondent. Alors, quoi de plus facile à supporter qu’un travail peu payé et qui ne vous convient pas? Un travail peu payé peut-être, mais dans lequel vous vous sentirez bien.

 

Oui, savoir ce qui est bon pour soi, ce qui est confortable, non pas par fainéantise, mais pour pouvoir donner le meilleur de soi, parfois même sans avoir le sentiment de travailler.

Alors, toujours baguette magique en main…réfléchissez à VOUS. Comment fonctionnez-vous, comment vous décrivez-vous, qui êtes-vous?

  • Quand je parle de moi je dis « on ». C’est grave docteur?

  • Comment je fonctionne ? Comme tout le monde, pardi!

  • Ah bon, j’ai le droit d’être moi-même au travail?

  • Je fais ce qu’on me demande de faire, je ne veux pas de conflits.

  • J’ai besoin de jouer cartes sur table, c’est ma vraie nature.

 

Allez, séance d’échauffement terminée, merci de me rendre ma baguette magique. Vous dites ? Bien sûr que vous pouvez continuer à cogiter! Je reviendrai vous parler de vous le mois prochain. D’ici là, portez-vous bien ;)

ARTICLE JUIN 2019

paru dans le magazine "30 JOURS BLAISOIS"

C'est quoi la sécurité de l'emploi?

J’aborde ce sujet car, parmi les jeunes que j’accompagne dans leur recherche d’orientation, quelques-uns/unes mettent très en avant la « sécurité de l’emploi ». En fait, ils ne l’expriment pas tout à fait ainsi : ils retiennent plutôt des éléments comme « la stabilité dans une même entreprise, l’emploi à long terme, l’assurance que leur poste sera maintenu… ».

La sécurité de leur futur emploi prime, ou prend le pas, sur la découverte de soi et de l’existant professionnel. Autrement dit, le choix professionnel est/sera conditionné par la sécurité qu’il pourra procurer.

Une des raisons que les jeunes expriment, lorsqu’ils ont du mal à choisir leur orientation, est la peur de se tromper. Dans le contexte présent, la peur de se tromper n’est pas liée à la crainte d’une erreur d’aiguillage, mais à la crainte de ne pas pouvoir se protéger (ou être protégé par l’emploi) dans leur vie d’adulte.

En ayant conscience des difficultés autour de l’emploi – en trouver un puis le garder – des salaires qui prennent un sale air et du coût de la vie qui nous coûte, que penser de leur projection qui est avant tout synonyme de « protection » avant d’être synonyme de « réalisation de soi » ? Vous pensez peut-être « c’est bien, ils ont la tête sur les épaules ces jeunes ! ». Pour ma part, l’enchaînement d’idées me fait penser à la question « et toi, tu feras quoi quand tu seras grand ? »…et de répondre « ben, je me protègerai », plutôt que « ben, je m’éclaterai dans tel ou tel métier » ou « j’adorerai aider les gens ».

Prenons un peu de recul et réfléchissons. Pourquoi se protège-t-on en général ? Vous serez sans doute d’accord si je dis qu’on se protège parce qu’on ne veut pas être atteint par quelque chose. Exemples : vous ouvrez votre parapluie pour vous protéger de la pluie – le CRS tient devant lui son bouclier pour se protéger des OVBI (Objets Volants Bien Identifiés). Cependant, cela n’empêche pas le fait d’être une cible dans les deux cas, mais on n’est pas atteint…ou bien moins, en tout cas.

Maintenant, faisons le lien avec le sujet du jour. Plutôt que de nous demander « en quoi ou de quoi » la sécurité de l’emploi nous protège, posons-nous la question de ce qu’elle nous assure. Un emploi durable ? Travailler le plus longtemps possible dans une même entreprise ? Un salaire qui tombe régulièrement ? La possibilité d’obtenir un crédit à la banque ? Une certaine sérénité… ? Bien sûr ! Parallèlement à tout ça, la sécurité de l’emploi assure-t-elle que l’on se sente bien dans l’entreprise dans laquelle on va travailler le plus longtemps possible, que ses propres valeurs soient en adéquation avec celles de l’entreprise, que le poste occupé permette que l’on s’épanouisse… ? Oui, oui, je sais, tout le monde ne cherche pas l’épanouissement au travail, mais il est quand même plus facile de se lever chaque matin quand on sait que c’est pour aller faire quelque chose qui plaît, stimule, permet d’être soi-même…que l’inverse !

Même si la « prudence est mère de sureté », il faut penser à soi dans une recherche d’orientation, car le réveil, après quelques années de travail, peut être difficile, le quotidien morose et la mission lourde à remplir... car il s’agit bien de réfléchir à une orientation « métier »…au-delà de l’orientation « filière », un métier que l’on exercera chaque jour.

Alors, se pencher sur soi et de se questionner sur ce qui déclenche ou déclencherait des envies d’encore, vous en dites quoi maintenant ?

Le message au final que je vous fais passer est que, au-delà d’être un frein à l’esprit de découverte en restreignant le champ des possibles, le critère de « la sécurité de l’emploi » peut être aussi un frein à l’expression de soi, tout simplement. On peut tout à fait, dans un premier temps, s’autoriser à rêver et à exprimer ses envies pour, dans un second temps, s’appliquer à construire le « comment » qui sécurisera le projet et sa durabilité.

Voilà pour aujourd’hui. Je vous remercie d’avoir pris le temps de me lire. Vous pouvez réagir si vous le souhaitez en m’écrivant à martine.tartiere41@orange.fr et j’en ferai écho le mois prochain.

D’ici là, portez-vous bien ;)

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